On est parfois pris par le temps, celui qu’on n’a pas forcément.

 On aimerait être plus prudent et se dire que si on ne garde pas un peu plus de temps pour rester vibrant, on ira droit dans le mur des survivants.

 C’est fatigant de courir après le temps et quand on pense en avoir enfin un peu d’avance, nous voilà finalement en train de culpabiliser de ne rien en faire de distrayant voire même de le gaspiller au travers de choses peu satisfaisantes.

 Mais pourquoi courent-on toujours après le temps? Pour nous rassurer d’être toujours vivant? Alors que plus on prend conscience que c’est en sélectionnant ce qu’on y met dedans et en s’octroyant finalement de prendre un rythme plus nonchalant que nous agissons sur notre corps tel un véritable calmant.

Et quand on est dans un état de zénitude suffisant, nous voilà prêt finalement à reprendre avec plus d’allant et de talent, tout ce qu’on avait un peu mis aux encombrants ou qu’on avait bâclé tout simplement.

 Prendre le temps d’être, de faire et de dire posément : c’est s’autoriser à devenir celui qu’on veut vraiment. On sait très bien qu’il faut 9 mois pour faire un enfant et presque autant pour le voir avec une jolie dent. Et puis quand enfin on pense qu’on aura plus de temps, on est heureux de le transformer en heure de garde en tant que grand-parent.

 C’est un bonheur de pouvoir prendre le temps que nous jugeons suffisant pour être content. Et pour cela, il ne faut pas rester sans vigilance car le monde veut toujours plus de mouvement, quand pourtant c’est un pur bonheur de mettre ses cinq sens en éveil dès que nous nous octroyons quelques minutes de bon temps.

 Et puis si vous regardez vraiment ce qui se passe quand vous êtes patient, vous vous rendez compte que la vie se met elle aussi à faire de son mieux pour co-créer avec vous ce qui va vous permettre de poursuivre votre cheminement.

 On veut tous aller plus vite que ce que l’on peut vraiment, c’est humain sûrement? Et puis un jour, on se rend compte qu’on avait pris le mauvais chemin, celui de ceux qui ne savent plus se montrer bienveillant.

 La nature vous montrera qu’il est de bon ton de prendre les choses comme ça vient véritablement. Et si on regarde la chenille dans son cocon, on se dit que oui, on ferait bien nous aussi de rester au calme et de se voir évoluer tel le futur papillon, le plus sereinement.  

 Barbara Hocquette