L’inconfort moral, un luxe bien de chez nous. Doit-on pour autant s’y complaire sous prétexte qu’il y a toujours pire épreuve? Tiens, on sonne à la porte, voilà des amis perdus de vue : le doute, la peur de se perdre en chemin, la sensation de ne pas contrôler le devenir des choses… Notre volonté bien aiguisée n’a plus de cartes à jouer. Tapis pour l’égo! Il va falloir attendre que le vent tourne pour recommencer une partie. Qui est-on et que fait-on pendant ce temps? L’impuissance flirte avec l’espérance qui enlace les regrets naissants. Notre boîte à outils n’est plus d’un grand secours, quand ce n’est pas le temps. Tous ces ustensiles familiers que l’on sait employer, d’habitude… Eh bien non, pas là. Cela dit, dans de tels moments, on peut constater la nature sinusoïdale des événements : quand l’inconfort atteint un sommet, l’éclaircie suit de près. Il est des déclics qui soulagent et qu’on a envie de partager. Des principes de base qui se rappellent à nous au moment où on les vit en pratique :
Au pic de la sinusoïde, une phrase banale s’invite soudain et prend tout son sens : « Je choisis ». Je choisis quoi? Ce qui est là. Est-ce que je choisis ce qui est? (Eurêka! Il y a donc quelqu’un de vivant et de conscient là-dedans?!). Cela signifie-t-il que je doive me choisir Moi? On en fait vite le tour, de notre nombril, c’est lassant… Parce que fondamentalement nous ne vivons pas séparés du reste.
Puis l’idée-germe se déploie en moi comme des pétales s’ouvrant les uns après les autres : « Lorsque je choisis, je me mets en accord. Si je ne suis pas d’accord, je (me) le dis, et je rectifie. » En cas de trouble intérieur, cette simple affirmation a l’avantage de nous positionner, et comme le dit Agathe BOURASSET (fondatrice de la Communication Quantique) : « Quand le choix est fait, il n’y a plus de difficulté! ». Nous redevenons acteur du scénario.
Le but est donc de prendre parti (revenir dans la partie!), plus que de juger de la valeur de ce qui se passe. « Cela est, et qu’est-ce que j’en fais? ». Cette petite phrase qui ne paie pas de mine a un grand pouvoir, celui de nous replacer dans notre rôle de créateur. Cependant on ne peut pas décider de tout en autarcie, puisque pour rappel, nous sommes plusieurs à co-créer simultanément la réalité, ensemble.
En définitive, c’est une illusion d’attendre que l’extérieur concorde parfaitement à ce que l’on estimerait être parfait ou acceptable. On peut se battre longtemps avec ça, car la question n’est pas là! Tout comme on n’apprécie pas une œuvre d’art à ses seules caractéristiques visuelles, c’est notre point de vue qui détermine notre expérience.
Je prends donc le « risque » de dire OUI intérieurement – ou non, et dans ce cas je valide une autre réalité – ce qui m’extrait automatiquement de la zone grise et marécageuse du « je ne sens plus rien », « est-ce que je fais bien? », « et si…? ». Je choisis d’être d’accord avec ce que je vis (qui est le fruit de mes choix, en partie), et non en opposition. Une résolution engageante dans l’instant. Oui mais, demain? On se reposera la question, quand elle se posera effectivement. Nous ne sommes pas dans les circonstances du futur, même si aujourd’hui y contribue.
En devenant ainsi maître de mes choix, j’en prends la responsabilité. Mais une responsabilité qui a perdu sa lourdeur, habillée de liberté, de grandeur. Je suis souverain(e). En conséquence, je ne crains plus de vivre une réalité non-souhaitée, que je pourrai réfuter, ou dont je m’estimerai être victime. Quel gain d’énergie!
En même temps que la malaise s’évanouit, le cortège d’excuses s’éloigne… L’enfant n’a pas le choix, l’adulte l’a (du moment qu’il accepte d’en prendre conscience). À chaque instant je peux faire un nouveau choix. C’est donc une responsabilité limitée. Mais instant après instant se tisse le fil de notre existence, révélant un tout plus ou moins cohérent. Vous êtes plutôt Picasso ou Léonard de Vinci? 🙂
Il ne s’agit pas d’être complaisant ou de se mentir, car comment affirmer une chose si je ne le ressens pas? Selon moi, la pensée positive revient à imposer un sentiment déterminé par le mental, ce qui n’a aucun effet à court terme. Or c’est maintenant qu’on a besoin de s’en sortir!
Alors que faire en cas de sensation de décalage entre mon vécu et mes émotions?
1) Cesser de se battre, accepter ce qui est (étape nécessaire avant de se repositionner),
2) Observer les options pour se réajuster, aligner le choix au plus près de la réalité que je sens me convenir, dans les circonstances données.
3) Et si je ne perçois pas encore d’autres options? Lâcher prise et patienter que le ciel se dégage (se donner 3 jours pour voir…). Demander de l’aide et une vision claire à plus grand que soi. On peut même se laisser rêver à d’autres circonstances, pour s’ouvrir à d’autres potentiels…
Avec mon pouvoir, c’est ma propre énergie que je récupère! Le positionnement intérieur ayant changé, c’est tout notre environnement qui se replace en fonction de soi. J’habite mon corps, mon espace, mes idées. Je suis aligné(e) avec ma réalité, au-delà de savoir si elle est bonne ou mauvaise. Je la regarde se construire avec plaisir, avec une certaine complicité… Je redeviens créateur conscient de ma vie, je quitte ce cocon de survie, d’attente, de dépendance, de manque de confiance. Je ne suis plus un musicien mais un chef d’orchestre… et je peux même changer la partition!
Estelle GALPAROLI https://suneva.ca
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