À travers tout ce temps imaginaire, grandit en nous-mêmes, tout un univers dont l’espace même le plus éphémère existe un moment et persistera le temps que nous puissions dépasser et transcender tout ce qui n’existe pas. Tout est là pour être le support de ce que nous avons besoin de vivre.

Nos pas pour avancer ont besoin d’avoir un sol assez solide pour nous permettre de nous acheminer sur notre propre voie. Même si toute la réalité dans laquelle nous nous mouvons est fausse, elle reste néanmoins le support réel de ce que nous avons besoin de vivre pour la dépasser plus tard.

L’important n’est pas dans tout l’illusoire de notre vie, non l’important est dans la solidité de ce que l’on vit pour nous aider à avancer. Sans cela, on ne pourrait rien expérimenter de valable. Toute la valeur finalement de ce que nous vivons n’est pas tant dans l’illusion qui nous englobe, mais dans la relation que nous avons avec ce que nous prenons pour réel.

Ce qui est réel pour nous devient alors le cadre même de notre réalité. Notre réalité se meut sur ce que nous croyons et donc s’assoit sur la validation que nous avons de notre perception du monde. Donc peu importe que nous soyons dans un monde complétement falsifié puisque ce qui importe, c’est sur quoi nous nous basons pour vivre notre vie.

Imaginons que nous marchions dans une forêt illusoire et où pourtant à travers le feuillage de tous ces arbres dardent des rayons d’une lumière réelle, projetant dans ce monde éphémère et sombre, des points de lumière qui ancrent à l’intérieur l’information de la réalité originelle. Dans toute cette fausseté existent alors des parties réelles et authentiques dans lesquelles, nous pouvons un temps nous laisser nous absorber dedans pour nous rendre un peu plus perméables à cette réelle lumière.

Tous ces rayons de lumière nous apportent le savoir, source de là d’où nous provenons, tout en étant aussi un pont vers là où nous retournerons obligatoirement. Quand nous comprenons que peu importe les réalités, aussi illusoires qui puissent exister, elles ne peuvent l’être que grâce à ces rayons de lumière, puisque sans eux, il n’y aurait pas d’expression de ces réalités, alors on peut toujours retrouver cette clarté lumineuse de partout.

Cette clarté, cette lumière, on peut la trouver à l’extérieur, car elle existe déjà en nous. Tout ce chemin lumineux à l’extérieur sert de prétexte à la redécouverte de ce chemin de lumière en soi. Parce qu’une fois que nous avons compris que tout se projette de nous-mêmes, le chemin réel à suivre est en nous.

Ce n’est pas un chemin de pensée, car la pensée en ce monde nous perd sans cesse, mais c’est un chemin d’expérience qui nous ancre dans notre propre lumière. Cette lumière en nous est sans cesse au centre et tout dans ce monde extérieur, pourtant nous pousse à nous décentrer de notre propre source pour aller à la recherche de quelque chose d’autre.

Cette recherche nous éloigne de ce qu’il y a déjà en nous, comme nos pensées créent sans cesse le désir d’aller trouver la paix, l’instant présent ou le bonheur, tout en nous y empêchant, car on ne peut rechercher ce que l’on est déjà. C’est un état d’être à vivre et à expérimenter et jamais une chose à trouver, puisque tout est là, en soi, sans cesse accessible, et croire le contraire, c’est se perdre à jamais.

Léa DOSTONNE https://oeuvre-spirale.com